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  • Ad'Ap, le Collectif pour une France accessiblé déplore la faillite – prévisible ! - du dispositif gouvernemental

    Collectif pour une france accessible.jpgEn juillet 2015, le Parlement a adopté l’Ordonnance de la honte qui marque un tournant tragique dans l’histoire de l’accessibilité en France. Non content de déconstruire les objectifs initiaux de la loi 2005, cette Ordonnance instaure les agendas d’accessibilité programmée (Ad’AP).

    Ces Ad’AP engagent les propriétaires à échelonner la mise en accessibilité de leur ERP et octroient deux nouveaux motifs de dérogations.

    Les propriétaires avaient jusqu’au 27 septembre 2015 pour déposer leur Ad’AP auprès de la préfecture. Indigné par une telle régression des droits, en dépit de sa forte mobilisation (manifestations, pétition, etc…), le Collectif pour une France accessible déplore aujourd’hui la faillite, certes prévisible (!), du dispositif gouvernemental !

    En effet, deux mois après, ce sont plus de 400 000 établissements sur environ 1 million qui n’ont pas déposés leur Ad’AP, soit près de 40% des propriétaires d’ERP qui sont dans l’illégalité ! Face à cette faillite, le Collectif pour une France accessible demande une réelle mobilisation des pouvoirs publics pour une France accessible à tous !

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  • Accessibilité : la colère gronde!

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    Depuis la publication de l’Ordonnance relative à l’accessibilité, les associations ne décolèrent pas et les actions de mobilisation se multiplient partout en France.

    À l’occasion du forum régional sur l’accessibilité à Nantes ce lundi 24 novembre - forum préparant la Conférence nationale du handicap du 11 décembre - le collectif pour une France accessible pour tous tient à rappeler son opposition au texte actuel de l’Ordonnance. Ainsi, le collectif demande aux Parlementaires de ne pas ratifier, en l’état, l’Ordonnance sur l’accessibilité qui leur sera présentée prochainement par le Gouvernement.

    Le collectif pour une France accessible pour tous, qui réunit des organisations représentatives de personnes en situation de handicap, des personnes âgées, des familles, d’usagers des transports en communs et de la voie publique (cyclistes et piétons) a pour ambition de rassembler tous ceux dont le quotidien dépend de l'accessibilité et de la conception universelle pour tous ou qui en sont promoteurs. Son ambition est aussi de promouvoir l’accessibilité auprès de l'opinion publique et des décideurs politiques.

    Le collectif pour une France accessible tient à rappeler que l’accessibilité est une obligation nationale depuis 1975 et répond à une forte demande des citoyens français. La loi du 11 février 2005 qui prévoyait l’accessibilité au 1er janvier 2015 n’a pas été respectée et les délais supplémentaires, aujourd’hui proposés pour rendre la France accessible, ne sont pas acceptables.Cette Ordonnance constitue un recul des ambitions de la loi de 2005 mais aussi un coup porté à la nécessaire adaptation de la société au vieillissement.

    Plus les mesures pour achever les transformations nécessaires tarderont à être prises aujourd'hui, plus lourdes seront les dépenses pour répondre aux citoyens de demain.

    Pour télécharger le communiqué de presse complet, cliquez ici.

  • L’ordonnance sur l’accessibilité décryptée

    information.jpgL’ordonnance du 26 septembre 2014, précisant les modalités d’application des Agendas d’accessibilité programmée (Ad’ap) instaure de nouvelles règles du jeu. Les gestionnaires d’établissement recevant du public disposeront de trois à neuf ans pour mettre aux normes leurs locaux. Parfois même plus. Ce texte instaure, en effet, de nombreuses possibilités de prolonger les délais, voire de s’en affranchir.

    Qui doit déposer un Ad’ap ?
    Tous les propriétaires ou exploitants d’un établissement recevant du public (ERP) ne respectant pas les normes d’accessibilité au 31 décembre 2014 sont tenus d’élaborer un Agenda d’accessibilité programmée. Cet Ad’ap précise les travaux à réaliser, le calendrier et les financements.
    Ils doivent le déposer à la mairie ou en préfecture avant le 1er octobre 2015. Mais cette date limite peut être prorogée de trois années maximum – jusqu’au 30 septembre 2018, en cas de « difficultés techniques ou financières ». Quatre mois après le dépôt du dossier, sans réponse négative de l’administration, l’Ad’ap est considéré comme validé.

    Quels sont les nouveaux délais de mise aux normes pour les petits établissements ?
    Les  gestionnaires d’ERP pouvant accueillir au plus 200 personnes auront trois ans maximum pour réaliser les travaux à compter de la date d’approbation de l’Ad’ap, donc jusqu’au 30 janvier 2019 au plus tard. Voire le 30 janvier 2022, s’ils obtiennent un report maximal de la date de dépôt de leur Ad’ap. Ou encore plus tard. Car « en cas de contraintes techniques ou financières particulières », ils peuvent bénéficier d’une seconde tranche de trois ans, soit six années au total, donc jusqu’au 30 janvier 2022 ou… 2025, en tenant compte du report possible de la date de dépôt de l’Ad’ap. Ces ERP de 5e catégorie représentent 80 % des ERP.

    Quels sont les nouveaux délais pour les grands établissements ?
    – Les gestionnaires d’ERP plus grands – 1re à 4e catégorie – disposeront de six années maximum, après la date d’approbation de leur Ad’ap, pour le mener à bien (3 ans + 3 ans s’ils justifient de travaux déjà réalisés durant les trois premières années), donc jusqu’au 30 janvier 2022 au plus tard. Ou 30 janvier 2025 s’ils ont obtenu un report maximal de la date de dépôt de leur Ad’ap.
    Attention : dans le cas où un gestionnaire d’ERP possède plusieurs établissements dont au moins un de 1re à 4e catégorie, il peut bénéficier d’un délai de six ans pour l’ensemble de ces ERP, y compris les plus petits.
    – « Dans le cas d’un patrimoine dont la mise en accessibilité est particulièrement complexe » (plusieurs établissements, etc.), les travaux peuvent s’étaler sur trois tranches de trois années, soit neuf ans, donc jusqu’au 30 janvier 2024 ou 30 janvier 2027 s’ils ont obtenu le report maximal de la date de dépôt de leur Ad’ap.

    Pourquoi cela peut prendre encore plus de temps ?
    « En cas de difficultés techniques ou financières graves ou imprévues », la durée d’un Ad’ap peut être prolongée d’un an. « En cas de force majeure », la prolongation peut atteindre trois ans, renouvelable « si les circonstances de force majeure ou leurs conséquences l’imposent ». Soit, dans les cas extrêmes, une accessibilité reportée à 2030, voire plus encore.

    Que se passe-t-il si le gestionnaire ne respecte pas son Ad’ap ?
    Si le gestionnaire n’a pas fini les travaux au terme de son Ad’ap, le préfet dispose du pouvoir de lui accorder un délai supplémentaire de douze mois maximum. Le représentant de l’État peut aussi lui imposer de constituer une provision comptable correspondant au montant des travaux à réaliser. Voire de fixer une sanction financière, comprise entre 5 et 20 % du montant des travaux restant à réaliser.

    Quelles sont les autres sanctions prévues ?
    – Si le gestionnaire ne dépose pas d’Ad’ap dans les délais prévus : 1 500 € pour un établissement de 5e catégorie ; 5 000 € dans les autres cas.
    – Si le gestionnaire ne transmet pas les documents de suivi (à la fin de la première année, à mi-parcours, etc.) : 1 500 € pour un établissement de 5e catégorie ; 2 500 € dans les autres cas.

    Pourquoi beaucoup de professionnels de la santé, professionnels libéraux et certains commerçants ne seront pas tenus de rendre leurs locaux accessibles ?
    Les ERP situés dans « un immeuble collectif à usage principal d’habitation » bénéficient d’une dérogation « lorsque les copropriétaires refusent les travaux de mise en accessibilité », précise l’ordonnance.

    Que prévoit l’ordonnance pour les transports ?
    Les collectivités locales doivent déposer un schéma directeur d’accessibilité-ad’ap avant le 1er octobre 2015. Mais cette date limite peut être prorogée de trois années maximum – jusqu’au 1er octobre 2018, en cas de « difficultés techniques ou financières ». Seuls les « points d’arrêt prioritaires » des services de transport devront être rendus accessibles. Un décret précisera, courant octobre, les critères permettant de déterminer si un arrêt doit être prioritaire ou pas. De plus, la proportion de bus, trains et métros accessibles, et sa progression, seront également fixées par décret.
    La durée de réalisation des Ad’ap varie selon le type de transport :
    – transport urbain : trois ans maximum sauf en Île-de-France, où elle peut atteindre six ans maximum ;
    – transport ferroviaire (y compris le RER en Île-de-France) : neuf ans maximum.
    « En cas de difficultés techniques ou financières graves ou imprévues », la durée peut être prolongée d’un an. « En cas de force majeure », la prolongation peut atteindre trois ans, renouvelable « si les circonstances de force majeure ou leurs conséquences l’imposent ».

    Pourquoi certaines gares ne seront pas accessibles ?
    Les gares des points d’arrêts non prioritaires ne sont plus soumises à l’obligation de mise en accessibilité.

    Franck Seuret sur le site Faire Face

  • Accessibilité : l’ordonnance sur les Ad’ap est un remède amer

    L’ordonnance sur les agendas d’accessibilité programmée (Ad’ap), présentée ce jeudi 25 septembre au Conseil des ministres, offre de nombreuses possibilités de dérogation au principe de l’accessibilité.

     

    Le Conseil des ministres a sonné la fin du feuilleton de la réforme de l’accessibilité. Il avait démarré il y a un tout juste an, lors du Comité interministériel du handicap, le 25 septembre 2013. Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, a donc présenté, ce jeudi 25 septembre 2014, l’ordonnance relative à l’accessibilité des établissements recevant du public (ERP) et des transports en commun. Le texte précise les modalités d’application des agendas d’accessibilité programmée (Ad’ap).

     

    « Un recul inadmissible »

     

    Les gestionnaires d’ERP ne respectant pas les normes d’accessibilité à l’échéance légale du 1er janvier 2015 auront l’obligation de déposer un Ad’ap. Il s’y engageront à réaliser les travaux précisés dans le calendrier fixé (maximum trois années pour un commerce, etc.). Mais l’ordonnance offre de nombreuses possibilités de dérogations à cette règle. Ce qui retarde à une date indéfinie l’objectif d’une France totalement accessible.

    « Les exceptions contenues dans ce texte sont si nombreuses qu’elles remettent littéralement en cause les principes initiaux de la loi accessibilité de 2005 », s’indignent plusieurs associations dans un communiqué. Des associations représentatives de personnes en situation de handicap mais aussi de personnes âgées et d’usagers de la voirie. Elles dénoncent un « recul inadmissible sur les acquis en matière d’accessibilité ».

    Source : Blog Faire Face - Publié le 25 septembre 2014