Communiqué de presse - Page 13

  • Elections départementales : l’APF demande aux candidats de s’engager pour la politique locale du handicap

    533997126.jpgA l’occasion des élections départementales de mars 2015, l’APF interpelle les candidats en leur demandant de s’engager pour la politique locale du handicap, sur le droit à compensation et les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).

    Ces deux sujets figurent parmi les piliers de la loi handicap de 2005, or l’APF constate, tant sur le plan national que local, des atteintes inadmissibles aux droits des personnes et la fragilisation des dispositifs d’accès aux droits.

    Aussi, l’APF demande aux candidats de prendre trois engagements visant d’une part l’effectivité du droit à compensation universel et d’autre part le renforcement des MDPH. Des sujets fondamentaux pour la vie des personnes en situation de handicap et de leur famille que les futurs conseillers départementaux auront à gérer au quotidien.

    Comme le montre le sondage IFOP sur les 10 ans de la loi handicap, pour 93% des personnes en situation de handicap interrogées, les prestations de compensation perçues ne leur permettent pas de mener à bien leurs projets personnels. De même, 47% des personnes en situation de handicap interrogées ne sont pas satisfaites de l’accompagnement proposé par leur MDPH.

    Ainsi, il est urgent que les futurs conseillers départementaux se saisissent de ces questions dont ils sont en charge pour apporter des réponses aux difficultés quotidiennes rencontrées par les personnes en situation de handicap et leur famille.

    C’est une question de justice sociale et de choix politique !

    Aujourd’hui trop de plans de compensation sont revus à la baisse, laissant de nombreuses personnes sans les aides (techniques et humaines) nécessaires à leur vie quotidienne, notamment les personnes les plus dépendantes, aboutissant à l’appauvrissement de leur vie sociale et à l’exclusion. Les MDPH sont engorgées, la lenteur du traitement des renouvellements de dossiers entraîne des retards de notification qui ont des conséquences désastreuses dans l’attribution des aides pourtant indispensables.

    Enfin, et contrairement aux idées reçues, non le handicap ne coûte pas cher !  En effet, la part de la prestation de compensation du handicap (PCH) au regard du budget d’un conseil général est insignifiante !

    Non, la compensation du handicap ne peut pas être une variable d’ajustement !

    Non les droits des personnes ne peuvent pas être sacrifiés sur l’autel de l’austérité ! Toute restriction budgétaire dans ce domaine aurait de lourdes conséquences pour les personnes et se ferait au détriment des droits et de la vie des personnes déjà fragilisées par leur handicap.

    Ainsi, l’APF demande aux candidats aux élections départementales de signer la charte d’engagements suivante :

    Candidat à l’élection départementale, je m’engage à :

    1- Me mobiliser auprès du gouvernement et avec les associations de personnes en situation de handicap pour l’effectivité d’un droit à compensation universel, ce qui signifie :

    • réviser le périmètre, les tarifs et les plafonds de la prestation de compensation du handicap et supprimer les barrières d’âge d’accès à la prestation de compensation du handicap (PCH).
    • intervenir auprès de l’Etat pour une revalorisation du financement des prestations et des dispositifs basés sur la solidarité nationale (budgets de l’Etat et budget départemental).

    2- Garantir un plan de réponses de la MDPH conforme à une évaluation de situation individualisée et aux projets et besoins des personnes.

    3- Garantir et améliorer le dispositif spécifique d’accès aux droits des personnes en situation de handicap. Garantir l’indépendance de la maison départementale des personnes handicapées vis-à-vis des conseils généraux, ce qui signifie :

    • Maintenir l’effectivité du groupement d’intérêt public de la MDPH.

    Les noms des candidats ayant signés cette charte d’engagements seront rendus publics par l’APF.

     

     

     

  • CONFÉRENCE NATIONALE DU HANDICAP Une conférence qui ne répond pas aux attentes urgentes des personnes en situation de handicap !

    logo+signWeb.jpgSuite à la Conférence nationale du handicap (CNH) qui s’est tenue hier matin en présence du Président de la République, l’Association des paralysés de France (APF) tient à exprimer sa déception et déplore les maigres annonces qui ne répondent pas aux fortes attentes des personnes en situation de handicap. Malgré de bonnes intentions et de rares mesures positives, les demandes des personnes en situation de handicap et de leur famille n’ont pas été entendues ! L’APF regrette tout particulièrement l’absence d’annonces majeures sur le sujet crucial de la compensation du handicap et des ressources des personnes. L’APF constate que la profonde colère des personnes en situation de handicap concernant l’accessibilité n’a pas été prise en compte. L’association retient de cette conférence, le grand décalage entre le discours du Président de la République et les attentes fortes et légitimes des personnes en situation de handicap.

    Le « choc de simplification » évoqué lors de cette Conférence et cher au Président de la République ressemble plutôt à un « choc de simplification des droits » pour les personnes en situation de handicap ! En effet, les maigres annonces du Président de la République sonnent comme des inquiétudes ou des reculs pour l’APF.

    L’annonce d’une prestation de compensation du handicap mutualisée n’est pas une demande prioritaire pour les personnes en situation de handicap qui vivent aujourd’hui des situations dramatiques quant à la mise en œuvre des compensations de leur handicap.

    Les personnes en situation de handicap attendent, avant tout, un périmètre de prestation qui couvre tous leurs besoins et la prise en charge intégrale des surcoûts liés à leurs situations de handicap. Il faut savoir qu’aujourd’hui en France des personnes en situation de handicap décèdent avant d’avoir vus leur droit à compensation mis en œuvre.

    L’APF constate des perspectives encourageantes telles que la mission lancée pour déployer la mise en œuvre du rapport Piveteau ainsi que la réforme de la tarification des établissements et services médico-sociaux. Cependant, l’APF regrette la faiblesse des annonces par rapport à l'enjeu du renforcement de l'accès effectif à des soins de qualité et interroge les moyens qui seront dégagés pour la recomposition de l'accompagnement médico-social.

    Même constat pour l’emploi des personnes en situation de handicap, les quelques annonces faites par le Président de la République ne sont pas à la hauteur et ne permettent de répondre ni au défi du chômage des personnes en situation de handicap qui a doublé ces 7 dernières années, ni à l’enjeu du maintien dans l’emploi.

    Concernant l’accessibilité, le Président de la République confirme le bond en arrière de 40 années qu’effectue l’Ordonnance, et ce sans aucunement répondre à la fureur des personnes. L’APF dénonce l’utilisation du terme « d’impatience » des personnes en situation de handicap. Lorsque des personnes attendent depuis plusieurs décennies pour pouvoir se déplacer librement, il ne s’agit pas d’impatience, mais d’une volonté de voir ce droit fondamental respecté !

    Ainsi, l’APF regrette, malgré un discours présidentiel bienveillant, un manque de vision, de moyens et d’ambition pour la politique du handicap. Elle constate tout particulièrement le fort décalage entre les annonces du Président de la République et les préoccupations et attentes des personnes en situation de handicap et de leur famille.